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 On ne choisit pas de qui on tombe amoureux, 
c'est notre cÅ“ur qui se lie pour compléter le manque qu'il y a en nous ...

 Mon cÅ“ur battait à cent mille à l'heure, en le voyant là, devant moi. Je ne savais pas trop comment réagir, mais j'avais envie de le laisser parler cette fois.

 

- Bonsoir Eric...
- Tu es... tu es très belle...
- Tu es venu juste pour me dire ça ou bien ...
- Non, avant tout de chose, je te dois des excuses... a t-il commencé a articuler.
- Je pense plutôt à ta femme, ce n'est pas moi qui est cocu !
- Je lui ai tout avoué... Toi, moi, le temps que ça dure et le bébé...

- Tout ? Ais-je répété .
- Oui... Alice, je suis vraiment désolé, je n'aurais pas du me laisser tenter, mais on ne contrôle pas ces choses là... Depuis le premier soir où je t'ai vu, j'ai su que tu allais me compliquer la vie...
-...
- Je pensais devenir un simple ami, seulement c'était trop dur, j'étais et je le suis encore, attiré par toi. Je n'ai jamais ressenti ça auparavant, même pas avec ma femme... je suis perdu et pourtant je sais que c'est toi que je veux, à mes côtés, dans mes bras, dans mon lit, dans ma vie...

 

J'étais bouche-bée, je ne m'attendais pas à une tel déclaration de sa part. Je voyais dans ses yeux qu'il pensait tout ce qu'il venait de dire. 


- Dis quelque chose, s'il te plaît !
- Je ne ... je ne sais pas... je crois que... je suis devenue une... briseuse de ménage... Avais-je murmuré en affichant un léger sourire. 

Sans que je m'y attendais ses lèvres s'étaient posées sur les miennes, je n'avais pas cherché à le repousser, au contraire, j'avais répondu à son baiser et à son étreinte qui me submergeais d'une plénitude totale. J'étais comme transportée dans un autre monde où plus rien n'existait. C'était officiel, du moins pour Willow Creek, j'allais devenir la briseuse de couple, cependant cela m'était égale, on verra au moment venu.

 Les jours passaient doucement et mon congé maternité approchait à grand pas. Du côté d'Eric, il avait lancé la procédure de divorce, mais c'était sans compter sur sa femme qui l'avait menacé de ne rien laisser passer. Elle était dans une colère monstre à ce qu'il m'avait expliqué, j'avais peur qu'elle vienne chez moi, après tout elle était ma voisine et rien ne pouvait l'empêcher de déverser sa haine sur celle qui a brisé son mariage. Néanmoins Eric m'avait rassuré sur ce point: " elle ne tentera rien tant que le divorce n'est pas prononcé, sinon cela se retournera contre elle... " 

Mon dernier jour de travail à l'hôpital était vite arrivé, je n'étais pas mécontente d'avoir était "obligé" d'être en arrêt. Mon ventre pesait une tonne et mon dos me faisait un mal de chien, sans compter que les rumeurs sur les futurs mutations dans un nouvel hôpital étaient de plus en  plus ébruité et franchement de mon côté je m'en fichais, tant que je gardais mon boulot, j'étais capable de faire dix bornes de plus tant que j'avais in salaire qui tombait tous les mois.

En rentrant chez moi ce soir là, j'avais eu la surprise  de voir sur mon terrain vague enfin une maison se dresser devant moi. Je n'arrivais pas à y croire, tout était à l’intérieur, la cuisine, la salle de bain et à voir la longueur il devait y avoir un coin couchage. Machinalement, j'avais caressé mon ventre tout rond, mon bébé ne dormira pas dehors... Je ne pouvais être fière que de moi. Bien que je me doutais que ce n'étais pas encore un palace, c'était déjà une maisonnette remplie d'amour.

 Ce n'était certes pas très grand, mais il y avait le nécessaire pour débuter une vie de famille à trois. Même l'armure avait trouvé sa place dans le hall de la maison, elle restait à mes yeux un signe de courage et de défense pour les prochaines héritières. 

Je n'avais pas eu trop le temps de m'attarder sur les lieux et la déco, bien que le tour était vite fait, tout mon corps s'était laissé tomber sur le lit en le voyant. J'étais éreintée, j'avais un paquet d'heure de sommeil a rattraper. C'était ainsi que j'avais put tester le lit bas de gamme et pourtant si confortable, comparé à mon ancien matelas gonflable. 

Une fois bien reposée, je m'étais débarrassée de mes vêtements de travail pour filer sous une douche chaude. Eric n'allait pas tarder à arriver, comme tous les soirs, il passait après son travail, restait pour dîner, pour ensuite s'éclipser chez lui. Il n'avait pas encore emménagé, il voulait attendre que le divorce soit prononcé pour ne pas rajouter une raison supplémentaire à son ex-femme de le détruire. Toutefois, il lui arrivait de rester dormir, il avait si peur de louper mon accouchement que cela devenait de plus en plus fréquent. 

Il était impatient que j'accouche, c'était tout le contraire pour moi, j'appréhendais tellement ce moment, j'en faisais des cauchemars la nuit. On avait décidé de connaître le sexe du bébé, j'avais d'ailleurs profité de mon dernier jour à l'hôpital pour passer une échographie de contrôle. Ainsi, j'avais put savoir si c'était une fille ou un garçon qui grandissait dans mon bidon. J'étais impatiente d'annoncer la nouvelle au papa et lui était encore plus pressé de savoir.

 

- Alors ? Alors ?
- Tu ne veux pas t'asseoir à côté de moi, plutôt que de rester debout ? Ai-je dit en le tenant en haleine.

 Sa façon de s'asseoir, m'avait fait sourire, il m'avait fait penser à un chien remuant la queue, tout excité qui attendait sa récompense. Je pouffais de rire, il m'avait prit la main et me regardait dans les yeux, attendant enfin que je lui disais le verdict.

 

- Mon cœur, j'espère que tu ne seras pas déçu... nous allons avoir une fille. Lui ai-je annoncé avec un grand sourire.
- Pourquoi serais-je déçu, je suis très heureux, au contraire...
- Je pensais que tu aurais préféré un garçon, tu as déjà eu une fille avec ton ex-femme.
- Peu importe, tant qu'elle est en bonne santé et qu'elle ait tes yeux !
- Juste mes yeux ?
- Et ton nez... et ta bouche... et tes oreilles ... M'énonce t-il en me scrutant le visage.
- Mes oreilles ?
- Je les adore !

Nous avions continué de discuter jusqu'à tard le soir, on s'était même disputé gentiment sur le prénom du bébé, d'ailleurs nous n'étions toujours pas d'accord lorsque l'on s'était couché. Nous avions aussi imaginé son futur et le métier dans lequel on la voyait, en gros on faisait des projets, alors qu'elle n'étais même pas encore née. J'étais heureuse et je voyais sur son visage qu'il l'était aussi.   

Cette nuit là, je rêvais pour la première fois de ma fille, je la voyais dans son berceau gazouiller, puis plus tard revenant de l'école avec quelques égratignures et adolescent avec ses premiers amours... Pour une fois depuis des mois, je n'avais pas fait de cauchemar.  Je m'étais réveillée au petit matin, fraîche et reposée prête à attaquer la journée. 

 Les jours défilaient et mon terme approchait. Je commençais à en avoir marre, mon ventre prenait de la place, je ne pouvais plus faire la vaisselle sans être éloignée de l'évier, le ménage n'en parlons pas, le repassage, je me cramais souvent le ventre avec le fer et pour ce qui était du jardinage, je me contentais juste d'arroser. Si j'avais le malheur de me baisser pour cueillir les fruits et légumes, je restais coincée parterre à attendre qu'Eric veuille bien m'aider à me relever. 

Ma colonne vertébrale redevenait de la compote, aucune position n'était supportable et ma fille qui devait commencer à manquer de place ne se sentait pas si à l'étroit que cela, en sentant le remue ménage qu'elle me faisait là-dedans... le prochain locataire va devoir refaire toute la déco vu le carnage qu'elle me faisait.  

Mon ventre avait tellement prit de l'ampleur que je ne voyais plus mes pieds, plus question de mettre ma paire de basket favorite, ni de chaussettes cela devenait une torture et une bataille que je savais perdu d'avance, tant pis je me contenterais de ballerine légère et féminine. Heureusement dans cette histoire, quelqu'un d'intelligent une femme surement, avait inventé les vêtements de grossesse, à la fois confortable et extensible, je ne finissais pas ma grossesse cul à l'air.

 Les congés s'étaient bien... au début, j'avais redécouvert des séries, relu des livres de ma bibliothèque, mais à force de lire et voir toujours la même chose, je finissais par m'ennuyer. Il me restait une seule chose à faire... promener. Je n'allais pas très loin, même si j'avais très envie d'aller jusqu’au parc, j'avais très peur de perdre les eaux sur le chemin de l'aller ou du retour ce qui m'aurait valu de titre de briseuse de ménage, mais aussi d'inconsciente dans tout le quartier.

A une semaine de mon terme, j'étais vraiment contente de voir Eric rentrer chez moi, il était toujours au petit soin, si bien qu'a peine avait-il franchit la porte d'entrée qu'il se précipitait sur mon gros bidon.

 

- Est-ce que ça va, tu n'es pas trop fatiguée ?
- Ça va, en même temps à par rester assise ou marcher, je n'ai pas fait grand chose... je ne suis même pas encore allée voir le jardin !
- Je vais m'en charger, toi tu te reposes. 

- Je peux y aller, tu sais...
- Non, tu es enceinte, alors tu te reposes !
- Mais je ne suis pas en sucre, non plus...

 

Il avait déjà passé la porte, mais je savais qu'il m'entendait encore.

 

- Éh ! Et mon bisous ! Lui aie-je crié à plein poumon.

Aussitôt il avait rebroussé le chemin pour me déposer délicatement un baiser sur la joue.

 

- Mais maintenant, tu te reposes, sinon, plus de bisous, compris ?
- D'accord, tu es un tortionnaire ...
- Non, juste un homme qui prend soin de sa chérie. Aller au lit ! M'a t-il dit en me tapant les fesses. Plus vite que ça, hop, hop, hop ! 

 Pendant qu'Éric s'activait avec les plantes...

Moi je n'avais pas mit longtemps pour rejoindre les bras de Morphée.  

Il était heureux mon z'amoureux, lui qui goûtait à une nouvelle vie, il se sentait plus libre, alors qu'il avait fini de récolter, arroser et désherber les plantations , il profitait de l'air pure tout en rêvant d'un jardin animé par les rires et les cries de sa fille.

 Et je ne sais si elle l'avait entendu penser si fort, c'est à ce moment là que j'avais ressenti les premières contractions. Au début, je faisais comme on me l'avait expliqué, je faisais le petit chien, seulement après un quart d'heure la douleur devenait si forte et les contractions si rapprochées que je pouvais plus tenir.

 

- ÉRIC !!!! ÉRIIIIIIIIIIIC ! 

Affolé et surpris, il était arrivé en courant, la panique prénatale se lisait sur son visage.... 

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