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L'accouchement... certaines sont impatientes, d'autre non. Je faisais partie de celle qui avait le coeur qui bât comme un tambour à l'approche du terme, alors arrivée dans le hall de l'hôpital, je ne vous explique même pas ce que je ressentais, mais comparé à Éric j'étais calme, en apparence. À peine avait-on franchit les portes, qu'il s'était mis à hurler : " MA COMPAGNE VA ACCOUCHER ! ELLE A PERDU LES EAUX DANS LE TAXI, VITE FAITES QUELQUE CHOSE !"

À l'accueil, c'était Sophie qui m'avait salué, Grey était en congé ce jour-là. Elle ne paraissait pas trop débordée, même si le téléphone, n'arrêtait pas de sonner.

 

- Salut Alice, alors ça y est, c'est le grand moment ?

- Oui, enfin, je n'ai pas le choix, c'est le bébé qui choisit...

- Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer.

 

Elle se voulait rassurante, mais comment pouvait-elle le savoir, elle qui n'avait jamais donné naissance ?

Elle avait pris le téléphone, avait composé le numéro du médecin de garde, puis elle m'avait adressé un large sourire après avoir raccroché.

 

- Le docteur Girad va s'occuper de toi, il sera là dans quelques minutes.

- Youpie, j'vais Ãªtre accouchée par mon patron !

- Ouais, je sais, c'est glauque, mais tu sais, vu le nombre d'année qu'il a passé dans ses murs, cela ne peut que bien se passer... C'est ton homme là-bas ?

- Oui, il est un peu stressé...

- C'est normal, c'est un homme et au moment de l'accouchement de leur femme, ils se sentent un peu inutile.

- Bah, ça ne va pas non plus m'aider s'il panique comme ça, tout le long du travail.

- C'est sûr.

Je connaissais si bien ces locaux, ce soir-là, j'avais l'impression de les découvrir pour la première fois. J'étais mal à l'aise, tandis qu'il aura fallu deux cafés et un mars pour qu'Éric reprenait son calme. Pendant que nous marchions dans le couloir qui menait à la salle d'opération, le docteur Girad m'informait du déroulement de la délivrance.

 

- Tout d'abord, vous allez vous mettre en blouse, Madame Orchidée et prendre place sur le lit d'opération, ensuite, je vais m'occuper de vous. Monsieur veut-il assister à l'accouchement ?

- Euh oui, oui. Avait-il répondu sans hésitation.

- Bien, donc inutile de vous dire que vous devriez rester près de votre femme...

- Nous ne sommes pas marié. Avais-je repris, un peu brutalement.

- Donc, je disais vous devriez rester à côté et en aucun cas venir vers moi.

- Bien. Avait-il répondu avec aplomb.

- Une fois le bébé né, je vous referme tout proprement et je vous laisserai en famille quelques minutes. Des questions ?

- Oui, une, combien de temps, dois-je rester à l'hôpital ? Lui avais-je demandé.

- Trois jours, le temps de voir qu'il n'y a aucune complication.

À peine l'accouchement avait-il débuté que la machine avait buggé, je m'étais retrouvée le coeur suspendu au-dessus de moi, je voyais flou, j'ai même perdu connaissance à ce moment-là...

 

*Point de vue d'Eric*

 

Alors, que j'avais retrouvé mon calme dans la salle d'attente, il avait fallu que ce médecin, le patron d'Alice face une erreur, ou la machine comme il l'avait si bien répété : " Ne vous inquiétez pas, la machine à quelque bug, mais je vais tout arranger..." Vous pensez bien, j'étais affolé, si bien que j'ai hurlé aussi fort que le lendemain je n'avais plus de voix :" RENDEZ-LUI SON COEUR ASSASSIN, C'EST MA FILLE QUE JE VEUX VOIR SORTIR DE CE TROU, PAS AUTRE CHOSE..."

Finalement, je ne sais pas si c'était parce que j'avais crié comme un malade, mais après tout était rentré dans l'ordre et notre fille était née. J'étais heureux, même si ce n'était pas le premier accouchement auquel j'assistais, chaque naissance est différente et l'émotion m'avait autant submergé que pour ma première fille.

 

* Point de vue d'Alice *

 

J'avais reprit connaissance, quelque temps après que le médecin avait fini l'intervention. J'étais encore bloquée par la machine, cependant de là où j'étais je pouvais voir ma fille qui gazouillait déjà dans ce petit lit d'hôpital. Une émotion qui m'était alors inconnu jusqu'à ce jour-là, m'avait envahi. Enfin je savais ce qu'était l'amour inconditionnel.

 

 

- Alors, Madame Orchidée, comment s'appelle cette demoiselle ?

- Axelle, Axelle Orchidée. Avais-je répondu, la voix remplie d'émotion.

- C'est un joli prénom, bienvenue parmi nous Axelle.

Après avoir tout remit en place, le médecin nous avait laissé seul, nous en avions profité pour faire connaissance avec ce petit bout de choux. J'avais tellement d'émotions, je ne savais pas ce qui m'arrivait. J'avais envie de pleurer de joie et de rire en même temps. Éric était lui aussi aux anges, il n'arrêtait pas de répéter qu'elle était magnifique et parfaite. Une bonne demi-heure après, j'étais dans ma chambre, je pouvais enfin me reposer pendant que papa lui s'occupait de la petite Axelle.

Une semaine plus tard, nous avions reprit notre train de vie, bien qu'un bébé, cela vous change la vie. Je jonglais entre couches, biberons et ménage. Le soir j'étais vraiment content de retrouver mon lit. Axelle Ã©tait un bébé très calme, qui ne pleurait presque pas, c'était même des fois déroutant, elle sautait de temps en temps l'heure du biberon et c'était à nous de faire attention, pour qu'elle ne mourait pas de faim. Les nuits étaient courtes, mais elle les faisait d'une traite sans se réveiller la nuit.

J'étais encore en congé parental, mais je commençais à m'ennuyer de mes collègues. Mes journées étaient pourtant remplies, je ne voyais pas les journées défiler. Du côté du papa, il ne chômait pas non plus, entre le boulot et son divorce, il courait beaucoup entre ma maison et celle de son ex-femme. La procédure était lancée, je le sentais pressé, mais aussi stressé.

Aujourd'hui était un jour différent pour Éric. C'était le dernier rendez-vous avec son avocat avant de passer devant le juge. Il n'était pas mécontent de voir la fin du tunnel. De mon côté j'étais un peu anxieuse. Qu'allait-il se passer dans la tête de son ex-femme une fois le divorce prononcé ? Allait-elle s'en prendre à nous, ou nous laisser tranquille ? J'avais un mauvais pressentiment...

 

- Plus que quelques jours et je vivrais ici, avec vous. Avait-il soupiré.

Tout en m'approchant de lui je le dévorais des yeux, j'attendais depuis des semaines, voir des mois, qu'il emménage dans cette maisonnette. Je voulais l'avoir rien que pour moi et ne plus le partager, même s'il ne se passait plus rien avec sa femme, je voulais qu'il se couche dans mon lit le soir et qu'il se réveille le matin à mes côtés. Qu'on est une véritable vie de famille et pas un semblant de quelque chose.

 

- Bon il faut que j'y aille, plus vite cette histoire est réglée plus vite j'emménagerais ici...

- Tu n'oublierais pas quelque chose. Lui avais-je murmuré.

- Non, je ne pense pas...

- Mon bisous !

- Viens le chercher...

Une fois de plus j'étais seule avec Axelle, je ne pouvais pas m'empêcher de la dévorer des yeux. J'étais devenue maman et je n'arrivais toujours pas à m'y faire. Je la dorlotais et la couvrais de bisous aussi souvent que je pouvais. Quand elle dormait, je veillais sur son sommeil avant de reprendre les tâches ménagères, qui pouvaient s'accumuler si je n'y prêtais pas attention.

Alors que j'étais très occupée, c'est à ce moment-là que l'on avait toqué à ma porte. J'étais étonnée, je recevais rarement de visite. La seule personne à toquer, c'était Eric, et pourtant je lui avais donné un double des clés.

 

- Ah je crois que ton papa a oublié quelque chose, soit sage, maman revient.

J'étais surprise de voir une femme lorsque j'avais ouvert la porte. Elle s'était mise un peu à l'écart et dos à moi.

 

- Bonjour, en quoi puis-je vous aider ? Lui avais-je demandé.

- Commencez par me rendre ce qui m'appartient !

- Pardon...

- Mon mari, rendez-le moi ! Vous n'êtes qu'un jouet pour lui, un vulgaire trophée ! Rien de plus !

- Vous êtes l'ex-femme, d'Eric...

- Je suis SA femme ! Et si vous croyez que le divorce changera quelque chose, vous vous mettez le doigt dans l'oeil, pauvre fille !

 

Mon sang s'était glacé, je me trouvais devant elle et j'étais effrayée. Que pouvais-je dire, je me sentais si mal.

 

- Vous n'avez donc, pas de coeur ? Vous vous installez ici et vous brisez une famille, cela ne vous dérange pas !

-... je... je vous assure que je n'ai pas voulu ça..

- Ah bon ! Vous n'êtes qu'une femme du démon, vous périrez en enfer pour ce que vous avez fait !

- Mais puisque je vous dis que je n'ai pas voulu ça ! Je ne savais même pas qu'il était marié et qu'il avait une fille...

- Je n'y crois pas un seul instant !

 

Elle était bornée et je voulais en finir avec qu'elle, j'entendais Axelle qui s'était mise à pleurer, il fallait que j'aille la voir.

- Il faut que vous partiez, sinon j'appelle la police !

- Vous croyez que vous me faites peur ? Je vais vous pourrir la vie, pensez-y, je ne vous laisserais pas tranquille ! On ne veut pas de vous dans cette ville.

 

Comment pouvais-je lui en vouloir, je savais qu'un jour, elle viendrait pour déverser sa colère.

 

- Je reviendrais, vous pouvez en être sûr ! M'avait-elle craché avant de tourner les talons.

J'étais toute retournée, je tremblais de partout. Il fallait que je me reprenne, pour ma fille. Je n'avais pas put m'empêcher de ressentir de la peine pour cette femme et en même temps j'avais la peur au ventre qu'elle remette les pieds devant chez moi. C'est à partir de ce moment-là que j'ai commencé à angoisser, à peine avais-je franchi la porte d'entrée que je m'étais enfermée à double tour.

 

- C'est tout, ma puce, maman est là... ouh, mais tu ne sens pas la rose...

Alors qu'Eric était de retour j'étais toujours en train de bercer Axelle. Je n'arrivais plus à la lâcher depuis la visite de cette femme. J'avais si peur de la perdre...

 

- Je suis là mes petites femmes ! Avait Crié Eric en ouvrant la porte.
- Oh, mais c'est papa, tu as vu... Aller un petit dodo avant le bibi.

- Tout va bien ma puce ? Je te sens toute retournée...

- Et bien, j'ai eu la visite de ton ex-femme... elle m'a menacé et...

- Elle a fait ça ?

- Oui, elle était très en colère, elle a promis de revenir te récupérer !

- Ma puce, je suis désolé. Je vais aller lui parler et par la même occasion je vais récupérer mes dernières affaires.

- Récupérer... tes... affaires ? Avais-je répété dans un souffle.

- Oui, je vois le juge demain, j'ai eu la convocation par l'avocat et c'est certainement pour ça qu'elle est passée à l'action.

Il m'avait pris dans ses bras pour me rassurer. C'était le seul endroit où je me sentais en sécurité à ce moment même.

 

- Ne t'inquiète pas, si elle revient elle va avoir affaire à moi et à la police. Je ne la laisserai pas te faire du mal...

- Je me sens si coupable, tu sais...

- Tu n'as rien à te reprocher, si elle doit en vouloir à quelqu'un c'est à moi et moi seul...

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