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*Point de vue d'Axelle.*

 

Ça y est, je suis enfin une grande fille, enfin grande, faut le dire vite... je suis devenue une enfant, quoi. Maman était un peu déçue, elle n'avait pas trop compris pourquoi de bébé je suis passée à petite fille. Elle a, même pleurer parce qu'elle n'avait pas eu l'occasion de m'apprendre à marcher, parler et faire popot ! Pour moi, c'était tout bénef, moins de prise de tête et puis c'est cool d'être autonome. Parcontre le truc, pas sympa, c'était l'école, enfin bon j'ai mis du temps à être apprécié par les autres, mais ça je vous raconterai plus tard, là il est question de maman et son gros ventre.

Elle m'avait expliqué, après avoir fini de pleurer ma croissance perdue, qu'elle avait un bébé dans son bidon. J'ai, d'abord été horrifié, bah oui, j'ai cru qu'elle mangeait les bébés, vous vous rendez compte ? Alors qu'en fait non, c'est parce que papa, il a joué au docteur avec maman et il a semé une petite graine qui est devenue un bébé. Bah moi, c'est sûr je ne jouerais jamais au docteur et je ne toucherais pas au jardinage. Cependant, j'étais comme papa, j'aurais aimé savoir si c'était un garçon (beurk!) ou une fille (Ouais !), pourtant elle ne voulait toujours pas qu'on connaisse le sexe. 

De plus, comme j'avais grandi trop vite, bah mes parents ils n'ont pas eu le temps d'agrandir la maison et donc je n'avais pas encore de chambre. Mon lit était placé temporairement dans la pièce principale, la seule en faite, de la maison. Heureusement ce n'était que pour quelques semaines, parce que s'endormir avec l'odeur de nourriture ce n'était pas évident, surtout quand au dîner c'était du poisson. 

Un matin, alors que je faisais semblant de dormir (pour éviter les corvées), papa et maman discutaient des travaux. J'avais autant hâte que maman d'avoir enfin une chambre rien qu'à moi. Ils avaient parlé aussi de la livraison des meubles, pour le salon qui avaient pris du retard et qui arriverait sûrement ce soir. Franchement, s'ils étaient arrivés plus vite, je crois que j'aurais fini dehors pour dormir.

 

- Tu n'oublies pas, quand tu rentreras ce soir de vérifier qu'ils ne n'ont pas travaillé comme des barbares !  Avait ordonné, mon père.

- Mais, oui, t'inquiètes pas et vers dix-huit heures trente les meubles arrivent, j'ai compris...

Une fois leur petit-déjeuner englouti et la vaisselle faite (héhé quel dommage je n'étais pas levée) mon papa devait partir travailler, j'en ai profité pour me lever quand même et filer sous la douche avant ma mère. 

 

- Bon aller, je n'ai pas très envie d'aller travailler, j'aimerais bien rester avec toi, mais mon patron risque de ne pas être d'accord.

- Je travaille aussi, je te ferais dire, c'est mon dernier jour et franchement j'avais hâte ! Avait répondu ma maman.

- J'avais oublié, tu fais attention, surtout pour ne pas accoucher tout de suite, il reste encore un mois.

- Oui, monsieur le docteur, je vais être sage et rester assis devant l'ordinateur, ça te va ?

- Je suis rassuré, oui. Aller, a ce soir ma puce.

- A ce soir mon chéri.

Peu de temps après ma mère est parti travailler et moi j'allais à l'école et si j'avais su ce qui allait se passer, je serais restée sous ma couette, moi. Pour maman non plus, sa journée n'avait pas été de tout repos, un de ces collègues était absent et du coup pour le repos tranquille devant la paperasse on repassera. Quand elle est rentrée, elle était épuisée, elle n'avait qu'une envie prendre un bon bain, le problème c'est qu'on n'a pas de baignoire.

Cependant, elle fut bien récompensée avec une prime et une augmentation. Elle avait vu aussi que la maison avait été enfin, agrandit, du coup sa journée de boulot était passé aux oubliettes de plus, elle était maintenant à mi-chemin de sa carrière. J'aurais aimé que moi aussi mes soucis s'envol en regardant seulement l'évolution de la maison, mais visiblement je prenais trop les choses à coeur.

Nous y voilà, le moment où vous allez tout comprendre ! Déjà je suis rentrée très en colère, j'ai claqué la porte d'entrée ce qui a alerté ma maman et en bonne mère, elle a accouru alors, qu'elle inspectait les nouvelles pièces.

 

- Bah ma chérie, qu'est-ce qui t'arrive ? Ça ne va pas ?

- Non, ça ne va pas et si tu veux tout savoir, je ne veux plus jamais, mais alors, jamais, aller à l'école !

- Mon poussin... raconte-moi, ça ne doit pas être si grave que ça ? Si ?

- Pff, je n'ai même pas envie !

- Alors, tu vas ruminer et tu ne te sentiras pas mieux...

- Bon... d'accord... les enfants à l'école, ils disent que je suis une fille de "Marie couche-toi là" et je sais même pas ce que ça veut dire, d'abord. Mais je sais que c'est pas gentil.

- En effet, mais tu sais, ma chérie si tu ripostes, ils vont continuer, mais si tu les ignores, ils vont finir par se lasser.

- Et si ce n'est pas le cas ? Hein ?

- J'irais voir le directeur !

- OK...

- Aller, viens, j'ai une surprise pour toi.

J'étais toujours en colère et je n'avais pas changé d'avis, je ne voulais vraiment plus aller à l'école, cependant pour faire plaisir à ma mère, je n'ai rien laissé paraître. J'ai, donc, suivi ma maman. On a traversé un couloir qui sentait encore la peinture et l'enduit frais, il y avait deux portes, mais c'est vers celle tout au fond qu'on avançait. 

 

- C'est ma chambre derrière la porte ?

- Oui, quelques meubles sont arrivés, mais pas tous.

 

Quand j'ai pénétré dans la pièce, j'étais certes contente d'avoir ma chambre rien qu'à moi, mais déçu pour une chose.

- Il est où mon lit "docteur la peluche" ?

- Ma chérie, tu es grande maintenant, tu vas à l'école primaire, papa et moi on t'a choisi "la reine des neiges" qui est plus de ton age. Tu n'aimes pas ta chambre ?

- Si, elle est très belle, mais j'aimais aussi mon lit... Puis grande, il faut le dire vite !

 

Elle s'était mise à rire à ma réflection, moi, par contre j'étais sérieuse, il va me manquer mon lit. Même pas un "au revoir", triste journée...

Après avoir fait le tour (cela avait été assez vite bizarrement) maman est partie manger un morceau parce que le bébé qu'elle a dans le ventre le lui réclamait. Du coup j'ai fait des gros câlinous à mon nounours tout doux, rien de tel pour se réconforter toute seule. Alors qu'elle venait seulement de commencer à grignoter, ma mère reçue un appel des livreurs.

 

- Vous êtes dans le coin ?

-...

- Super, je vous ouvre...

- ...

- A tout de suite.

-....

- Et merde moi qui mourait d'envie de me prendre une deuxième assiette, c'est mort !

Quand mon papa est rentré, il était tout content, enfin c'est ce que j'ai cru voir, vu son air satisfait. Bon, par contre ce qu'il ne sait pas, c'est que, c'est maman et moi qui avons mis en place les meubles, parce que le livreur, bah je cite " je fais que livrer M'dame, signé ici, j'ai d'autre meuble à livrer, moi..." Enfin moi j'pense qu'il n'aimait pas son travail et que du coup il était blasé le mec ! Avec ma mère on avait décidée que ça serait notre secret, pour pas que papa s'inquiète, en gros, bah oui, par rapport à son état, la grossesse et tout, quoi. Le problème, c'est qu'il allait très vite le savoir le daron !

Ma mère, franchement, elle aurait pu être comédienne, parce qu'elle a super bien géré le mensonge, pas sûr que j'aurais réussit a, en faire autant.

 

- Ça été ta journée ma chérie ?

- Super comme sur des roulettes et toi mon amour ?

- Un peu long, je n'avais rien à faire au travail, en ce moment c'est très calme. Tu as pu te reposer un peu ?

- Oui, j'ai pu faire une petite sieste entre deux.

- Ah super, je suis content et en plus tu es en vacances, bon bah maintenant que la maison est agrandie, le bébé peut arriver...

- C'est bon, qu'il reste encore au chaud un mois quand même.

- Oui, bah oui, je disais ça, seulement s'il ou elle décidait de venir plus tôt.

Après, la soirée s'est déroulée comme tous les soirs, on a dîné tôt, parce que demain j'avais école (j'irais pas j'vous dis !) et ma maman est allée se coucher la première parce qu'elle était un peu fatiguée. N'empêche que je la félicite, elle ne sait pas plain une seule fois, même si elle a passé sa journée debout le plus clair de son temps et qu'on a emménagé la maison. Elle n'a rien dit, même pas qu'elle avait mal au dos. Cependant, une fois prête à se mettre sous la couette ce n'était pas la même histoire. Elle a commencé à avoir des douleurs partout dans le bas du dos et même dans son ventre. Je passais devant sa porte quand je l'ai entendu hurler...

 

- ÉRIC ! LE... lE... LE... BÉ....BÉ.... BÉBÉ ! 

- QUOI ?

- LE BÉBÉ, IL ARRIVE ! ÇA FAIT MAAAAAAL !

Et là, c'était fini le calme. Papa était en mode panique et crié:  " MAIS, C'EST PAS LE MOMENT IL A ENCORE LE TEMPS UN MOIS !" Il a vite compris que maman, bah elle n'a pas été sage aujourd'hui...

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