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* Point de vue d'Eric. *

 

L'annonce de sa deuxième grossesse m'avait laissé sans voix. J'étais partagé entre bonheur et appréhension. J'avais peur qu'Axelle soit mise de côté avec un autre enfant. J'étais fils unique et j'avais toujours eu toute l'attention qu'il me fallait et avec mon ex-femme, nous avions eu qu'une seule fille justement parce que je ne voulais pas créer de conflit fraternel ou toute autre chose qui pouvait nuire à l'évolution d'un enfant. Ce n'était pas facile de voir les choses autrement en ayant jamais eu de frère et de soeur. Cependant, j'étais heureux et j'imaginais déjà avoir un petit gars...

 

- Ce n'est pas vrai ?

- Si, j'ai fait le test deux fois et les deux sont positifs.

- Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt ?

- J'avais peur... tu sais avec ton divorce, tous les tracas et tu l'as dit, toi-même, le manque d'argent...

- Tututu, ne t'inquiètes pas ce ne sont que des détails, ça me rend vraiment heureux tu ne peux pas savoir. Avais-je répondu en m'avançant vers elle pour la serrer dans mes bras. 

- C'est vrai ? Tu es content, tu ne penses pas que cela arrive un peu... vite ?

- Oui et non, enfin c'est très rapproché par rapport à Axelle, mais on va gérer et on va s'en sortir, tu verras ....

Je me détachais de ses bras, pour poser un genou à terre. Une idée des plus farfelues m'étais venu en tête.., peut-être avais-je accélérè les choses, pourtant cette nouvelle grossesse avait éveillé en moi un désir que je souhaitais depuis notre première rencontre. Je savais que mon divorce était tout juste prononcé et qu'il n'était pas encore actif aux yeux de la loi, mais je savais au fond de moi que c'était le bon choix.

 

- Mais... mais... Eric, que fais-tu ?

- Chaton, ma belle Alice, je t'aime depuis la première fois où nos yeux se sont croisés, je désire qu'une chose, être auprès de toi, aussi longtemps que possible, jusqu'à la mort... je veux, de tout coeur que tu sois celle qui occupe la plus grande place dans mon coeur...Alice, veux-tu devenir ma femme, veux-tu m'épouser ?

- Oh, Eric... Je ne m'y attendais pas... je... Waouh la vache, qu'est-ce qu'elle est belle !

- C'était la bague de fiançailles de ma mère, elle me l'avait donné sur son lit de mort. Elle voulait que je l'offre à ... enfin tu vois qui, mais je n'ai jamais réussi Ã  lui en faire cadeau, une partie de moi, me disait de la garder pour une personne plus exceptionnelle et... c'est toi.

- Je peux ? M'avait-elle demandé en prenant la bague pour la regarder de plus près.

- Euh, oui bien sûr ...

 

Elle était là, à la contempler sur tous les angles et moi, j'attendais sa réponse, comme un imbécile le genou toujours à terre. Au plus les secondes passaient au plus je devenais fou...

 

- Alors, tu réponds quoi ? Avais-je reprit après dix longues minutes.

- Je dis que... qu'elle m'ira très bien au doigt ...

- Ça veut dire, oui ?

- Bah oui, mon nounours... Bien sûr que je veux être ta femme et ça pour l'éternité ! M'avait-elle répondu avant de m'embrasser.

 

J'étais fou de joie et j'avais complètement oublié qu'il y a de ça, vingt minutes j'étais anéantie. Cela ne rendra pas ma fille, mais je voyais les choses d'une autre façon, je n'étais pas seul, à deux nous allions mieux surmonter les épreuves. 

Elle était si contente qu'elle s'était jetée littéralement dans mes bras. On planifiait déjà l'évènement après la naissance de notre second enfant, bien sûr si l'argent sera au rendez-vous. On s'imagine déjà se passer la bague au doigt et se dire oui. 

 

- Je veux une magnifique robe de princesse, je veux seulement ça, je ne veux pas spécialement un grand mariage, juste entre ami.

- Tout ce que tu voudras pour te rendre heureuse ma belle.

Elle était belle et douce, même si elle paraissait enfantine avec ses couettes, je savais que ce que je ressentais, était fort. Je ne pouvais plus imagine ma vie sans elle, je voulais la voir sourire et heureuse le plus souvent possible. J'étais prêt à tout pour elle, pour notre fille et notre enfant à venir. Je protégerais ma famille de tout ce qui pourrait gâcher notre vie, notre bonheur.

Les mois passaient et la grossesse d'Alice se déroulait différemment de sa première. Elle était plus malade, plus fatiguée, mais j'étais là auprès d'elle. J'avais enfin emménagé avec elle et mon divorce était enfin derrière moi. Je me battais toujours pour voir, même cinq minutes, ma fille elle était devenue une jolie adolescente, je n'avais pas put assister à son anniversaire, cependant j'avais pris soin de lui envoyer un cadeau par courrier. On avait toujours le mariage en tête, mais on pensait retarder la date. La maison commençait à devenir étroite et on devait penser au futur agrandissement.

 

- J'ai vraiment hâte que les travaux débutent et aussi que les meubles soient livrés.

- Moi aussi ma chérie, encore quelques mois et on aura enfin une chambre...

- Ça tombera pile à la naissance du bébé. 

- Dire que j'ai commencé avec seulement une tente. Maintenant j'ai un toit, un semblant de maison et bientôt nous auront une vraie maison à nous.

- Oui, c'est vrai, tu en as fait du chemin, je suis fière de toi, ma chérie.

- Tu ne veux toujours pas savoir pour le sexe du bébé ? Lui avais-je demandé avec un regard suppliant.

- On en a déjà parlé et tu étais d'accord pour qu'on garde la surprise jusqu'à la naissance...

- Je sais, mais c'est tellement tentant !

- On sait qu'il ou elle va très bien, que c'est un bébé très actif et que je suis en pleine forme. On n'a pas besoin d'en savoir plus...

- Tu as raison... Et si on lançait les paries ? 

- Mmh, d'accord, je dis une fille.

- Et moi, un p'tit gars, pour lui apprendre à jouer au foot et l'initier aux jeux vidéos.

- Tant que ce n'est pas à la drague et à l'alcool ça me va !

- Non, j'en ferais un petit geek. Lui avais-je répondu avec un clin d'oeil.

- Que dirais-tu d'un bon petit repas avant d'aller dormir ?

- Je dis que si ce sont des Tacoas au poisson, je ne dis pas non, j'ai une faim de loup !

- Alors, va pour ça... Tu n'as qu'à prendre ta douche, le temps que je prépare le repas...

- D'accord, t'es un amour, mon nounours.

 

Je n'aimais pas spécialement faire la cuisine, d'habitude c'était toujours Alice qui s'en chargeait, mais depuis quelque semaine, elle était si fatiguée que rester debout lui donnait des vertiges et son travail n'arrangeait pas les choses. Du coup, je m'étais lancé, bon je ne suis pas un grand chef, pourtant mes Tacoas font fureur auprès de ma future femme.

La soirée se déroulait comme tous les soirs. Après avoir bien mangé, nous avions regardé un film, puis il était l'heure d'aller nous coucher. Une fois n'était pas coutume, au moment de s'allonger, Alice se disputait avec le petit être qui logeait dans son bidon. Tous les jours, elle avait le droit aux pirouettes et coups de pieds, cela me faisait sourire et j'adorais sentir les coups que le bébé donnait.

 

- Ah non, pas encore, aller, laisse maman dormir !

- Viens là, je vais caresser ton ventre ça va le calmer...

- Cela marche une fois sur deux, Eric !

- Et bien, prie pour que ce soir, Ã§a marche !

- T'es pas drôle, franchement là c'est supportable, mais dans deux mois, je n'aurais plus d'organes vitaux, si, il ou elle continue !

Je ne pouvais pas savoir ce que cela faisait de ressentir les coups d'un bébé, mais je ne voulais pour rien au monde rater ces moments-là, même si pour elle, cela devenait fatiguant et que ça l'empêchait de dormir. Cela me rassurait, le bébé bougeait et il était bien vivant et je pouvais m'endormir tranquillement.

J'adorais le matin, pendant que je prenais mon petit déjeuner, Alice dorlotais et nourrissais Axelle. Je ne me lassais pas de ce spectacle et cela me mettait de bonne humeur dès le matin.

 

- Tu ne crois pas, qu'il serait temps que tu poses tes congés maternités ? Lui avais-je demandé.

- Je peux encore continuer, tu sais, j'ai arrêté un mois avant d'accoucher pour Axelle...

- Je veux bien, mais c'est différent, cette grossesse t'épuises beaucoup plus et j'ai peur que tu ne tiennes pas jusqu'à la fin.

- Il n'y a pas de raison, si tu veux je demanderais à mon patron de me décharger un peu. Cela te va comme accord ?

- Bon... d'accord.

- Tu sais, c'est parce que je t'aime et que je ne veux pas que tu t'inquiètes que je veuille bien diminuer, mais sinon je continuerais le même rythme...

- Je sais que tu aimes bien ton travail, cependant il faut que tu penses à ta santé et à celle du bébé.

- D'accord, mon nounours d'amour, je lèverai le pied. Bon aller je file sous la douche et ensuite je me mets en route.

- Et ton petit déj' ?

- Je le prendrais au taf, t'inquiète pas.

Alice était enfin parti Ã  l'hôpital alors que moi, je n'étais ni douché ni habillé... La cause: la plomberie qui faisait des siennes. Cette maudite baraque m'en faisait voir de toutes les couleurs, le bon côté des choses, c'est que je devenais un pro en bricolage. Demandez-moi n'importe quelle chose à réparer et je vous le fais en cinq minutes chrono.

De son côté, celle que j'aimais arriver devant son lieu de travail. Elle avait pris l'habitude d'arriver plus tôt pour manger un morceau avant d'attaquer sa journée. Avec sa grossesse, elle avait toujours des nausées, même après le premier trimestre, certes moins forte, toutefois ça l'empêchait de manger avant de partir et je n'aimais pas trop la laisser le ventre vide.

Comme promis, elle était allée voir son patron pour alléger son travail. Il avait bien sûr accepté, elle n'avait plus que deux patients à voir par jour et ensuite elle était chargée de la paperasse. Je savais ce que cela lui coûtait, certainement qu'une promotion allait lui passer sous le nez, toutefois, la santé des deux personnes que j'aimais, était préservée.

Or grâce à cela, son congé parentale était mis en place, dans deux mois, elle allait pouvoir se reposer en attendant la venue de notre bébé et plus le temps passait et plus j'avais hâte de connaître le sexe.

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