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Le plus dur dans une vie de couple avec un bébé, c'est de garder la petite étincelle allumée, ne pas succomber à la routine, pimenter les choses et ce n'était pas avec mon pyjama pilou pilou, que j'allais réussir à faire monter la température chez mon chéri. Du coup, j'ai sorti le grand jeu, une nuisette rouge, couleur de l'amour et je suis allée le voir comme ça, sans culotte !

- Mon chéri, que penserais-tu de passer l'après-midi sous la couette ?

- Et Axelle, tu l'oublies ?

- Non, écoutes, elle dort et on a rien de prévu maintenant, un peu de "sport" nous ne fera pas de mal...

- C'est vrai puis cette tenue, elle ne me laisse pas indifférent !

- Alors, viens... Lui avais-je dis en le prenant par les mains.

- On n'est pas obligé d'attiendre le lit pour commencer. M'avait-il répondu avant que je l'embrasse à pleine bouche.

Tout en nous embrassant, nous nous sommes dirigés vers le lit, bien qu'un peu maladroite, je lui ôtais ses vêtements pour qu'il finisse en caleçon sur la literie.  Rien n'aurait pût déranger ce moment intime et pourtant, c'était à ce moment là que cela devenait "intéressant" que quelqu'un avait décidé de nous rendre visite.

 

- Laisses, ils repasseront ! Lui avais-je murmuré.

- Mais, c'est peut-être important...

- Justement, si c'est le cas, les personnes repasseront, ou laisseront un mot dans la boîte à lettre.

- Okay...

La personne derrière la porte n'avait pas décidé de nous laisser tranquille. Eric avait déjà perdu patience à la première intervention que la seconde était la bonne pour le sortir du lit.

 

- Cela doit être vraiment important, j'y vais ne bouge pas...

- Mais, Eric...

- Je reviens !

Je l'avais entendu souffler en ouvrant la porte. J'ai su rapidement à cause des cris de qui il s'agissait. Je savais qu'après la visite de son ex-femme, le lit ne serait plus un terrain de jeux avant quelques heures. Frustrée, j'étais sortie du lit et je suis partie me rhabiller dans la salle de bain.

 

*Point de vue d'Eric*

 

Au moment où j'avais ouvert la porte, j'avais de suite, regretté ma décision d'aller voir qui nous dérangeait. Je n'avais pas eu le temps de réagir, qu'Alice (mon ex-femme et oui elles ont le même prénom) m'avait déversé sa colère en pleine figure.

 

- Qu'est-ce que tu fous là ! À poile en plus, non mais sérieux, tu n'as pas fini tes conneries ? Rentres à la maison avec moi !

- Mais qu'est-ce que tu fous ici ?

- Tu es mon mari et j'ai le droit de savoir où tu es !

- Pour moi, nous ne sommes plus un couple depuis bien longtemps, alors rentre à la maison et ne m'attends pas.

- Quoi ? Tu oses quitter le domicile conjugale ? Oh, mais je ne vais pas en rester là, crois-moi, la maison tu peux t'asseoir dessus pour la récupérer. Tu pars, je la récupère et entièrement !

- Tu veux jouer, on va jouer, vu que cela fait deux fois que tu viens chez Alice en moins de huit heures, je suppose, qu'elle peut porter plainte contre toi, si tu vois ce que je veux dire ?

- ...

- ALORS NE T'AVISES PLUS DE REMETTRE UN PIED ICI, SI TU NE VEUX PAS QUE JE M'ENERVE !

- Je n'arrive pas à croire que tu fasses un trait sur nos années de mariage... Comment peux-tu nous abandonner, ta fille et moi ?

- Je n'abandonne personne, Alice, je t'ai aimé, mais maintenant ce n'est plus pareil, tu voudrais que je revienne et que je fasses semblant ? Semblant d'être un mari aimant ? Semblant d'être heureux ?

- Et mon bonheur tu y penses ? Je vis un vrai cauchemar depuis que cette fille a emménagé...

- Tu t'en remettras !

- Tu me dégoûtes !

- Je n'ai plus rien à te dire... Avait-elle craché avant de tourner les talons.

 

J'étais dépité, je savais que je l'avais fait souffrir et je ne pouvais pas lui en vouloir d'être en colère mais, je ne pouvais pas supporter qu'elle s'en prenne à Alice. Elle devait comprendre que le seul responsable ici, c'était moi.

Je la regardais s'éloigner le pas rageur, j'avais le coeur lourd et j'espérais vraiment qu'elle ne remette pas les pieds ici.

* Point de vue d'Alice* 

 

Quand Eric est rentré, j'étais au téléphone avec un collègue. Il m'appelait pour prendre des nouvelles, mais aussi pour me donner mes horaires vu que je reprenais dans une semaine. J'avais hâte, même si cela signifiait mettre à la garderie Axelle et me séparer d'elle.

Je ne savais pas s'il était déçu de ne plus me voir en petite tenue ou s'il était tendu de sa conversation avec son ex-femme, mais il ne n'avait adressé aucun regard, il était allé voir Axelle qui se réveillait doucement dans son berceau.

 

- Tout va bien ? Lui avais-je demandé en préparant le repas.

- Oui, oui...

- C'était Alice, je veux dire ton ex ?

- Oui... 

-...

- Elle ne lâchera pas l'affaire, je la connais, elle est bornée. Il faut que je récupère la maison pour la vendre et qu'elle recommence à zéro ailleurs.

- Mais elle ne te laissera pas l'avoir, c'est ça ?

- C'est ce que je crains..

- Cependant, quoiqu'il arrive, je vous protégerais et je ferais tout pour l'éloigner de nous. Elle finira bien par se lasser et abandonner cette guerre.

- J'ai confiance en toi et quoiqu'il arrive on restera toujours soudé.

- Notre famille, notre amour contre sa haine...

A peine avait-il posé la petite dans son lit, que son téléphone s'était mis à sonner. À voir la tête qu'il faisait j'ai vite compris qui s'était, enfin je pensais que c'était elle.

 

- C'est Alice ?

- Non enfin pas directement...

- Comment ça ?

- C'est mon avocat, elle a contacté le sien pour changer un détail sur le divorce. 

- Oh, mais c'est demain que le divorce sera prononcé ?

- Normalement oui, mais j'ai un mauvais pressentiment.

Le lendemain matin, Eric était le premier levé à moins, qu'il n'avait pas fermé l'oeil de la nuit, je n'en étais pas sûr. Lorsque j'avais ouvert les yeux, il n'était plus à côté de moi, je l'avais cherché en balayant la seule pièce qu'on avait, il était à table en train de prendre son petit déjeuner. 

 

- Bien dormis ? M'avait-il demandé.

- Oui, comme un bébé et toi ? Tu es bien matinale, tout va bien ?

- Je t'avouerai que Morphée n'a pas voulu de moi cette nuit.

- Tu stresses à propos de tout à l'heure ? Lui avais-je demandé, alors que je commençais à me sentir mal.

- Oui, je ne suis pas très rassuré.

- Je suis sûr que tout ira bien... oh, par contre moi... je...

 

Je n'avais pas put finir ma phrase, que je m'étais mise à courir le plus vite possible en direction de la salle bain. 

 

- Est-ce que tout va bien, ma puce ? Demandait Eric de l'autre côté de la porte.

- Oui, oui, ça va, j'ai dû manger un truc qui ne fallait pas hier... ça va déjà mieux...

- Tu es sûr ? Je peux annuler pour le juge s'il le faut...

- Hors de question, ça va beaucoup mieux, je t'assure.

 

Je savais exactement ce que j'avais, rien de grave, toutefois ce n'était pas le bon moment pour Eric et j'avais peur de sa reaction. 

De retour dans la pièce principale de la maison, Eric s'occupait d'Axelle alors que je me dirigeais vers la table pour prendre mon petit déjeuner. Même si je n'avais pas très faim, je ne voulais pas alarmer mon cher et tendre sur mon état. Le mieux était que j'attends que la décision du juge soit donnée.

 

- Tu es sûr que ça va ? Tu ne veux pas que j'appelle un médecin ? Insistait-il visiblement inquiet.

- Non ça va et puis, je suis bien placée pour le savoir, je travaille dans un hôpital. J'en vois passer des malades et crois-moi, je me sens bien, c'était juste un mauvais truc qui était mal passé, regarde, je déjeune, c'est que je vais bien, non ?

- Tu as sans doute raison, après tout, c'est toi le médecin...

- Pas encore, chéri... Bientôt, enfin je l'espère.

Quelques minutes après son retour du palais de justice, Eric n'avait pas la tête d'un homme qui avait gagné, nonchalant, il avait pris les factures, une chose de plus, qui l'avait mis au plus bas. Lui qui était matérialiste se voyait dépouiller par son ex-femme. On peut vivre d'amour et d'eau fraîche, mais quand on a goûté au luxe c'est plus difficile de faire sans, il avait le moral à zéro et il espérait vraiment trouver du réconfort auprès de sa "nouvelle" famille.

J'avais vu tout de suite, que ça n'allait pas. Il était resté silencieux, depuis qu'il était rentré, il avait même jeté le courrier d'un air contrarier sur la table. Je ne pouvais pas rester là à le regarder, s'il était mal, c'était en partie de ma faute. Les choses n'auraient pas changé s'il ne m'avait pas rencontré. 

 

- Parle-moi ! Chuchotais-je en m'approchant de lui. Dis-moi comment ça s'est passé.

- Tu veux vraiment le savoir ?

- C'était si terrible ?

- Terrible n'est pas le mot qui conviendrait, je dirais cauchemardesque.

Une larme, puis deux s'étaient mises à couler le long de ses joues. Je voyais pour la première fois une autre facette de mon gros nounours. Comme un enfant qui avait un gros chagrin, je n'avais qu'une seule envie en tête : le prendre dans mes bras et le consoler. 

 

- Explique-moi ! On doit tout se dire, tu te rappelles, plus de secrets, même si ça fait mal...

- Elle m'a détruit, Alice, elle a gagné... je n'ai pas put récupérer ni la maison, ni ma fille... C'est fini, je ne verrais plus ma fille... Avait-il finit par lâcher.

- Comment ça, mais tu es son père, elle ne peut pas, elle n'a pas le droit !

- Et bien, si elle s'est battue et son avocat était l'un des meilleurs de la ville... en plus de ça, elle me prend tout mon argent ! Alice, je suis désolé, je voulais tellement qu'on soit heureux tous les trois, aujourd'hui, j'ai tout foutu en l'air.

- L'argent ? Je m'en fiche. Ce qui compte pour moi, c'est nous, notre amour... tu verras, on va surmonter ça mais, tous les quatre ! 

- Les quatre ? Que... Commençait-il à articuler.

- Viens, je crois que ta fille a quelque chose à t'annoncer.

Je prenais délicatement Axelle dans mes bras, elle commençait à être si éveillée, j'avais du mal à me dire que bientôt qu'elle ne sera plus un bébé. Eric avait fait le tour, pour nous faire face.

 

- Coucou ma pucette, alors tu dis ton secret à papa ?

- Mais elle ne parle pas encore, enfin ma puce, laisse-la tranquille !

- Attends deux secondes, tu verras, c'est très important...

- Bon, OK, vas-y !

- Aller, ma puce, on t'écoute.

 

J'avais une voix très aigu pour parler à la place de ma fille, il n'y avait que comme ça que je pouvais lui annoncer la nouvelle.

 

- Coucou papa, tu sais quoi ? Maman, elle a un cadeau qui sera livré que dans neuf mois et je suis trop contente, parce que ça veut dire que je vais devenir une grande-soeur !

- Tu es... tu es enceinte ? Lâchait-il abasourdi.

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